
Avocat, fondateur, en 1934, du Néo-Destour, parti nationaliste
et moderniste tunisien, courtisé par les nazis en 1942, il refuse
d'entrer dans leur jeu en acceptant l'indépendance de leur main.
Il demeure le principal artisan de l'indépendance de la Tunisie,
sachant habilement doser négociations et
épreuves de force. A l'indépendance, il devient Président
du Conseil en 1956 et Président de la République en 1957.
Sa politique est à la fois nationaliste et moderniste. Il se démarque
des islamistes en instaurant un statut de la femme résolument égalitaire.
Mais il ne veut pas partager son pouvoir et la fin de son régime
est marqué par une dérive autoritaire. En 1975, il est élu
président à vie.
Vieilli et handicapé par la maladie, il est destitué
en 1987 et remplacé par le Président Ben Ali.
Ses funérailles en avril 2000 donnent lieu à un curieux
hommage de la part de son successeur qui, certes, reprend l'héritage
du "vieux", ayant fait de la Tunisie un état policier, mais qui
expédie de façon ostensible les cérémonies.