
Milosevic Svobodan
homme politique serbe(1941 - .
Né peu après l’invasion allemande, ses parents lui donnent
un prénom à l’image de leur espérance (Svobodan= liberté).
Il grandit dans la Yougoslavie de Tito, conformément au modèle
politique du pays, son activité au sein des jeunesses communistes
lui vaut le surnom de « petit bolchévick ».
Sa rencontre à l’université avec Ivan Stombolic, un membre
de l’entourage de Tito,
l’introduit dans les milieux dirigeants. Prenant la tête en 1973
d’une firme pétrochimique, la Teknogas, il devient le président
de la plus grosse banque du pays, la beogradska-banka en 1978.
Il fait son entrée dans le monde politique en 1984 où
il devient, à la demande de son ami, le président du Comité
central du P.C de Belgrade. A ce poste, il purge le parti de ses éléments
dissidents, qu’ils soient nationalistes ou libéraux.
Chef du PC serbe en 1986, il acquiert une grande popularité
à la suite de ses déclarations nationalistes pro-serbes «
personne ne viendra plus oser vous battre » lancées
le 24 avril 1987 au Kosovo. En septembre 1986, il réussit à
écarter du pouvoir son protecteur. A partir de cette année,
soutenu par une agitation croissante, il devient le porte-parole des serbes
ultra-nationalistes. Il obtient, en 1989, une nouvelle constitution pour
la Serbie, qui suspend l’autonomie de la Voïvodine et du Kosovo et
le rend maître de cette partie de la Yougoslavie.
Son éclatement , en 1991, ne le surprend pas ; il sait prendre
des gages sur la Croatie en contrôlant les territoires à majorité
ou à forte minorité serbes grâce à une armée
dont les cadres et l’ossature sont principalement serbes.
Il compte aussi réaliser la Grande Serbie aux détriments
de la Bosnie. Il s’y applique une « purification ethnique »
systématique, provoquant l’intervention de l’ONU qui envoie des
troupes d’interposition à l’efficacité guère probante.
Ce n’est qu’après les bombardements alliés et les victoires
bosniaques et croates sur les troupes serbes de 1995 que le siège
de Sarajevo est levé et qu’un accord sur la Bosnie est signé.
La création d’une armée Kosovare en 1998, fait monter
la tension dans une région où les Serbes ont imposé
plus de dix ans d’apartheid. Les pratiques répressives recommencent
et le gouvernement Yougoslave refuse toute solution négociée,
au cours de la conférence de Rambouillet, en février 1999.
L’ultimatum puis les frappes de l’OTAN en mars 1999, ne font qu’accélérer
le processus d’élimination systématique de la présence
albanaise (90% de la population) du Kosovo, provoquant une forte déstabilisation
des régions voisines (Albanie, Macédoine) submergées
par l'afflux de réfugiés..
Milosevic semble, dans un premier temps renforcé dans son pays
par un sentiment d’union dans la guerre. Mais l'ampleur des destructions
oblige les Serbes à céder et à laisser entrer des
forces de maintien de la paix dans le Kosovo en juin 1999. Déstabilisé,
il est toujours aux commandes d'une Serbie affaiblie.
Après une vague suspecte de crimes atteignant son entourage
proche, les victimes étant le plus souvent des éxécutants
de la purification ethnique, Milosevic fait modifier la constitution pour
se représenter aux élections présidentielles. Le scrutin
du 24 septembre 2000 donne la victoire à son adversaire. La lenteur
de la publication des résultats, puis les diverses manoeuvres du
pouvoir, annonçant un second tour font réagir les Serbes.
Les manifestations touchent l'ensemble du territoire et la contestation
organise une grève générale accompagnée de
mots d'ordres de désobeîssance civile. L'annonce de l'annulation
des élection le 6 octobre fait éclater une l'émeute
qui semble parvenir à faire accepter la défaite électorale de Milosevic, qui loin d'être écarté de la vie publique, se place alors comme chef de l'opposition serbe. Il est pourtant arrété en 2001 par les autorité serbes qui le livrent au tribunal international de la Haye qui entame son procès au début 2002.
H Vessemont -Dernière mise à jour : 2002