Né en avril 1944, il fait partie de ces hommes politiques allemands
qui n'ont pas été touchés par le nazisme dans leur formation.
Issu d'une famille aux opinions sociales-démocrates très modeste,
il est très tôt obligé de travailler. En même temps,
il poursuit ses études et décroche son Habitur à 22 ans.
Ce succès lui ouvre les portes de l'Université où il entame
des études de droit.
Entré au S.PD en 1963, devenu avocat, il y prend rapidement
des responsabilités et est désigné, sous la protection
de W.Brandt, comme président des jeunes
socialistes (jusos). A ce poste, il est le porte-parole de l'aile gauche
du parti, protestant contre la vision gestionnaire de H. Schmidt,
puis, encore plus fortement, contre le pouvoir chrétien
démocrate. En 1980, dans la querelle des euromissiles, il préconise
un pacifisme extrême.
Elu député en 1980, il s'implante en basse saxe dont il fait son fief en 1990 lorsqu'il y remporte les élections régionales. Sa réélection à ce poste en mars 1998 lui permet de prendre la tête des socialistes aux législatives du 27 septembre. La victoire du SPD, avec près de 41% des suffrages met fin aux seize années de l'ère Kohl.
Ce Chancelier social-démocrate donne une nouvelle image d'une l'Allemagne
qui s'émancipe progressivement du complexe du vaincu de la seconde guerre mondiale
: les troupes allemandes participent activement au rétablissemnt de la paix
en ex-yougolslavie et sont acceuillies dans une ambiance de libération par les
Albanais du Kosovo en juin 1999.
Cependant l'alliance SPD-Verts déçoit rapidement les allemands. Les revirements
de la politique économique, marquée par la démission spectaculaire du ministre
des finances et n°2 du SPD Oscar Lafontaine ainsi que le peu d'influence sur
la politique constatée par les verts font que l'électorat de gauche ne se reconnait
pas dans ce gouvernement. D'autre part, la réforme des lois concernant l'acquisition
de la citoyenneté allemande ont permis à l'opposition d'enfourcher un furieux
cheval de bataille dès leur défaite.
Les échecs successifs aux élections régionales et le manque de vigueur de la
reprise économique semblaient annoncer un nouveau revirement électoral, mais
le recul du chômage et surtout le scandale du financement du CDU redonne
du souffle à un gouvernement qui s'assagit..
Dernière mise à jour :mars 2000