En 1946-47, l'Allemagne va devenir un enjeu, l'interprétation des résolutions de Yalta et de Postdam donne lieu aux premiers accrochages. Même le Procès de Nüremberg est jugé trop clément par les soviétiques, la dénazification ayant été très peu féroce dans les milieux industriels et financiers. En outre, loin d'être décapités politiquement, les allemands se découvrent une famille politique, les chrétiens-démocrates , qui permet petit à petit aux occidentaux de constater la renaissance d'une vie politique dans le cadre de la démocratie grâce à des allemands peu suspects de nazisme, Konrad ADENAUER retrouvant, en 1945, son siège de maire de Cologne dont il avait été chassé par les nazis, en est l'exemple type.

De son côté, L'URSS aménage le cadre politique de sa zone d'occupation. A son initiative, les partis de gauche, communistes et sociaux-démocrates s'unissent dans sa zone d'occupation donnant naissance à la SED, que refusent les sociaux-démocrates des zones occidentales. Nous voyons s'installer dans l'Allemagne occupée deux systèmes politiques diamétralement opposé. L'un, libéral, encouragé par les anglo-saxons, l'autre, de toute évidence communiste, aidé par les soviétiques. S'il faut résoudre la question allemande, avec quel partenaire les vainqueurs devront-ils s'assoir ? La question allemande dépasse alors le cadre européen. Le blocus de Berlin ,de juin 1948 à mai 1949, en est la preuve. Répliquant à l'unification économique des zones anglaises et américaine, Staline décide de refuser le passage des alliés vers la capitale du Reich. L'impossibilité de joindre la ville par voie terrestre , fermée par les soviétiques, doit se comprendre plus comme une épreuve de force destinée à tester la détermination de l'adversaire occidental, que par une volonté de s'imposer à l'Allemagne.

Si la question allemande est au coeur de la guerre froide, elle n'en est que l'une des facettes. La conclusion de cette crise officialise la partition en deux Etats, la RFA naît en mai 1949, la RDA en octobre.