Issu d'une famille de la petite chevalerie française, il est élevé
dans une tradition catholique conservatrice et pourtant dreyfusarde.
Saint-Cyrien puis jeune officier, Charles de Gaulle participe à la Première
Guerre Mondiale, il fut blessé, fait prisonnier à Verdun (1916).
Après avoir combattu aux côtés des Polonais contre les
Russes en 1920, il fut professeur à Saint-Cyr, puis membre du cabinet du
maréchal Pétain où il rédige les livres qui ont
permis au maréchal d'entrer à l'Académie française
de 1925 à 1927. Ses écrits militaires sont en désaccords
avec le haut commandement français par son opinions défendant la nécessité
d'un retour à la guerre de mouvement. Promu colonel et commandant d'un régiment
de chars (1938) il est, en 1940, mis à la tête d'une division
cuirassée qui réussit quelques contre-attaques dans les derniers
jours de mai.
Nommé général de brigade à titre
temporaire, il entre, le 6 juin, comme sous-secrétaire d'Etat à la
Guerre dans le cabinet Paul Reynaud. Lorsque le gouvernement Pétain
nouvellement constitué demande l'armistice (16 juin), il lançe à
la radio de Londres, le 18 juin, un appel, devenu historique, en faveur de la
continuation de la lutte.
Sans autre légitimité que sa personne,
avec des moyens très faibles et l'appui limité de l'Angleterre, il
entreprend d'organiser et de diriger la France libre. Il crée, en octobre
1940, le Conseil de défense de l'Empire, dont la tâche était
de diriger l'effort français dans la guerre. Il obtient difficilement le
ralliement d'un certain nombre de colonies et la constitution, en 1943, du
Conseil national de la Résistance, placé sous l'autorité de
Jean Moulin. Pris de cours par le débarquement des alliés en
Afrique du nord, il est obligé de présider le Comité français
de libération nationale cré&é à Alger avec le général
Giraud qu'il réussit à écarter du pouvoir en novembre 1943.
Entré dans Paris libéré le 25 août 1944, le général
de Gaulle restaure l'autorité du pouvoir central et, grâce à
son action diplomatique, s'impose aux trois «Grands» (Etats-Unis,
Grande-Bretagne, URSS) qui accordent à la France une zone d'occupation
en Allemagne et à Berlin ainsi qu'un siège permanent au Conseil de
sécurité des Nations Unies (1945).
Après la
guerre, ce militaire devient un homme politique. En désaccord avec la
plupart des partis politiques qui voulaient revenir à un régime
proche de celui de la IIIème république, alors que lui-même
préconise un exécutif doté de puissants moyens d'action, il
démissionne le 20 janvier 1946. Ses conceptions politiques sont exposées
en juin de la même année dans le discours de Bayeux. On y trouve le
canevas de ce qui sera la Vème république.
Le premier parti
gaulliste, le Rassemblement du Peuple Français (RPF), secoue la vie
politique du pays. Après un véritable raz-de-marée, aux élections
municipales de l'automne 1947, ce mouvement n'obtient pas le succès
escompté aux élections de 1951. Après la défection
de certains gaullistes rentrant au gouvernement, Charles de Gaulle prend ses
distances avec la vie politique en se consacrant à la rédaction de
ses Mémoires de guerre, dont trois tomes paraissent entre 1954 et 1959.
Cette "traversée du désert" n'est toutefois pas une
retraite.
La guerre d'Algérie lui donne l'occasion de retrouver le
pouvoir. Il est à la fois acclamé par les insurgés d'Alger le 13 mai 1958
et rappelé par le gouvernement totalement dépassé par les évènements.
Investi par l'Assemblée Nationale comme chef du gouvernement le 1er juin
1958, et recevant le surlendemain les pleins pouvoirs constituants, il fait
ratifier par référendum en octobre la Constitution de la Vème
république redigée par Michel Debré, dont il devient, au mois de décembre, le premier président.
De 1958 à 1969, il dirige personnellement la politique du pays. La décolonisation
de l'Afrique noire réalisée en 1960 puis l'indépendance de
l'Algérie (1962) malgré l'opposition de l'extrême droite
(OAS) met fin aux conflits coloniaux qu'endurent les français depuis
1946.
Sur le plan institutionnel, en 1962, après une crise institutionnelle profonde où il entre en conflit avec la majorité sénatoriale, il réussit à renforcer le
pouvoir exécutif par l'élection du Président de la république
au suffrage universel et en ayant recours au référendum.
Sa
politique étrangère s'efforce de redonner son rang à la
France. Il parvient à se démarquer du camp occidental en quittant
le commandement militaire intégré de l'OTAN et en se donnant les
moyens d'assurer cette indépendance affichée en développant
son propre arsenal nucléaire. La voix de la France est aussi discordante
envers les Etats-Unis lorqu'il condamne
leur engagement au Viêtnam et qu'il
reconnait la Chine populaire.
Il est réélu lors des présidentielles de décembre 1965 après avoir été
mis en ballotage par F.Mitterrand. Après les élections de 1967, il est obligé de recourir à une
alliance avec les Républicains Indépendants pour conserver le
pouvoir .
La crise de mai 1968 ébranle
fortement son autorité mais il reste au pouvoir pendant près d'une
année. Cependant la menace de démissionner lors du référendum
sur le projet de réforme des régions et du Sénat, n'a pas
l'impact désiré. Le refus des français le conduit à
démissionner en avril 1969.
Il n'intervient pas dans l'élection présidentielle qui suit, assistant au triomphe de son dauphin émancipé: Georges Pompidou. Retiré à
Colombey-les-Deux-Eglises, il meurt le 9 novembre 1970.