de Gaulle Charles
général, homme politique français (1890-1970).

Issu d'une famille de la petite chevalerie française, il est élevé dans une tradition catholique conservatrice et pourtant dreyfusarde. Saint-Cyrien puis jeune officier, Charles de Gaulle participe à la Première Guerre Mondiale, il fut blessé, fait prisonnier à Verdun (1916).
Après avoir combattu aux côtés des Polonais contre les Russes en 1920, il fut professeur à Saint-Cyr, puis membre du cabinet du maréchal Pétain où il rédige les livres qui ont permis au maréchal d'entrer à l'Académie française de 1925 à 1927. Ses écrits militaires sont en désaccords avec le haut commandement français par son opinions défendant la nécessité d'un retour à la guerre de mouvement. Promu colonel et commandant d'un régiment de chars (1938) il est, en 1940, mis à la tête d'une division cuirassée qui réussit quelques contre-attaques dans les derniers jours de mai.

Nommé général de brigade à titre temporaire, il entre, le 6 juin, comme sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dans le cabinet Paul Reynaud. Lorsque le gouvernement Pétain nouvellement constitué demande l'armistice (16 juin), il lançe à la radio de Londres, le 18 juin, un appel, devenu historique, en faveur de la continuation de la lutte.
Sans autre légitimité que sa personne, avec des moyens très faibles et l'appui limité de l'Angleterre, il entreprend d'organiser et de diriger la France libre. Il crée, en octobre 1940, le Conseil de défense de l'Empire, dont la tâche était de diriger l'effort français dans la guerre. Il obtient difficilement le ralliement d'un certain nombre de colonies et la constitution, en 1943, du Conseil national de la Résistance, placé sous l'autorité de Jean Moulin. Pris de cours par le débarquement des alliés en Afrique du nord, il est obligé de présider le Comité français de libération nationale cré&é à Alger avec le général Giraud qu'il réussit à écarter du pouvoir en novembre 1943.
Entré dans Paris libéré le 25 août 1944, le général de Gaulle restaure l'autorité du pouvoir central et, grâce à son action diplomatique, s'impose aux trois «Grands» (Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS) qui accordent à la France une zone d'occupation en Allemagne et à Berlin ainsi qu'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies (1945).

Après la guerre, ce militaire devient un homme politique. En désaccord avec la plupart des partis politiques qui voulaient revenir à un régime proche de celui de la IIIème république, alors que lui-même préconise un exécutif doté de puissants moyens d'action, il démissionne le 20 janvier 1946. Ses conceptions politiques sont exposées en juin de la même année dans le discours de Bayeux. On y trouve le canevas de ce qui sera la Vème république.
Le premier parti gaulliste, le Rassemblement du Peuple Français (RPF), secoue la vie politique du pays. Après un véritable raz-de-marée, aux élections municipales de l'automne 1947, ce mouvement n'obtient pas le succès escompté aux élections de 1951. Après la défection de certains gaullistes rentrant au gouvernement, Charles de Gaulle prend ses distances avec la vie politique en se consacrant à la rédaction de ses Mémoires de guerre, dont trois tomes paraissent entre 1954 et 1959. Cette "traversée du désert" n'est toutefois pas une retraite.

La guerre d'Algérie lui donne l'occasion de retrouver le pouvoir. Il est à la fois acclamé par les insurgés d'Alger le 13 mai 1958 et rappelé par le gouvernement totalement dépassé par les évènements. Investi par l'Assemblée Nationale comme chef du gouvernement le 1er juin 1958, et recevant le surlendemain les pleins pouvoirs constituants, il fait ratifier par référendum en octobre la Constitution de la Vème république redigée par Michel Debré, dont il devient, au mois de décembre, le premier président.
De 1958 à 1969, il dirige personnellement la politique du pays. La décolonisation de l'Afrique noire réalisée en 1960 puis l'indépendance de l'Algérie (1962) malgré l'opposition de l'extrême droite (OAS) met fin aux conflits coloniaux qu'endurent les français depuis 1946.
Sur le plan institutionnel, en 1962, après une crise institutionnelle profonde où il entre en conflit avec la majorité sénatoriale, il réussit à renforcer le pouvoir exécutif par l'élection du Président de la république au suffrage universel et en ayant recours au référendum.
Sa politique étrangère s'efforce de redonner son rang à la France. Il parvient à se démarquer du camp occidental en quittant le commandement militaire intégré de l'OTAN et en se donnant les moyens d'assurer cette indépendance affichée en développant son propre arsenal nucléaire. La voix de la France est aussi discordante envers les Etats-Unis lorqu'il condamne leur engagement au Viêtnam et qu'il reconnait la Chine populaire.
Il est réélu lors des présidentielles de décembre 1965 après avoir été mis en ballotage par F.Mitterrand. Après les élections de 1967, il est obligé de recourir à une alliance avec les Républicains Indépendants pour conserver le pouvoir .
La crise de mai 1968 ébranle fortement son autorité; mais il reste au pouvoir pendant près d'une année. Cependant la menace de démissionner lors du référendum sur le projet de réforme des régions et du Sénat, n'a pas l'impact désiré. Le refus des français le conduit à démissionner en avril 1969.
Il n'intervient pas dans l'élection présidentielle qui suit, assistant au triomphe de son dauphin émancipé: Georges Pompidou. Retiré à Colombey-les-Deux-Eglises, il meurt le 9 novembre 1970.


H Vessemont -Dernière mise à jour décembre 1999-
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