Issu d'un milieu conservateur catholique, ce fils de bonne famille gravite dans les milieux estudiantins d'extrème droite. Avocat, mobilisé, prisonnier en 1940, il s'évade et se préocuppe des prisonniers dans le cadre des institutions paragouvernementales émanant du régime de Vichy. Dès 1943, il participe à la Résistance. Sa carrière politique tient beaucoup en ces liens tissés lors de l'occupation dans le milieu des prisonniers.
A la Libération il fonde l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR). Membre de plusieurs gouvernements sous la IVe République, il marque son désaccord dans la politique coloniale en démissionnant du cabinet Laniel (1953).
Ministre de l'intérieur du gouvernement Mendes-France, en 1954, il prend les premières mesures de répression au déclenchement de la guerre d'Algérie. Ministre de la justice du gouvernement de Front républicain présidé par Guy Mollet, il ne souscrit pas au retour du g énéral de Gaulle au pouvoir et devient un de ses premiers adversaires résolus.Dans son pamphlet, "Le coup d'Etat permanent"nous trouvons l'argumentaire brillant de son opposition.. Candidat de la gauche aux élections présidentielles de 1965, il réussit à mettre de Gaulle en ballotage.
En 1968, aprés près d'un mois de trouble, devant l'absence du
Président de la République, il préconise, avec Pierre Mendes-France la formation d'un
gouvernement de transition chargé d'élaborer une nouvelle
constitution.
Partisan d'un rapprochement avec les communiste, il devient, au
Congrès d'Épinay en 1971, le premier secrétaire du parti
socialiste, auquel il donna un nouvel élan. Il devient alors l'un des
artisan de l'union de la gauche avec le parti communiste par la signature en
1972 du «programme commun de la gauche».
L'echec aux présidentielles de 1974, avec plus de 49% des voix, ne lui fait pas perdre la tête de l'opposition, au contraire, le parti socialiste dépasse puis distance le parti communiste en devenant le premier parti de la gauche au cours des années 70.
Malgré la présence d'un candidat communiste et, un peu grâce à la désunion de la droite, Il l'emporte sur Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. La victoire est confortée par une "vague rose" résultant du succés des socialistes, dont le parti est dirigé désormais par L.Jospin, aux législatives qui ont suivi. Le nouveau gouvernement, à la tête duquel P. Mauroy est Premier ministre, applique la politique économique de relance annoncée dans son programme électoral, ainsi qu'une série de mesures spectaculaires, comme l'abolition de la peine de mort. L'état de grâce ne dure pas, l'aggravation de la crise économique le conduit à adopter une politique d'austérité, sous le signe de la rigueur, en 1983 qui ne réussit pas à réduire suffisamment le chômage. Le gouvernement de L. Fabius succède à celui de P.Mauroy, qui démissionne en 1984 avec les derniers ministres communistes. En 1986, la défaite relative de la majorité présidentielle aux élections législatives conduit le leader de la droite J. Chirac à la tête du gouvernement. Cette période conflictuelle dite «de cohabitation» (mars 1986-mai 1988)se termine par une campagne électorale qui voit s'opposer le Président et le Premier Ministre.
François Mitterrand est confortablement réélu à la présidence de la République contre J.Chirac, son image apaisante de rassembleur explique grandement son succès face au Premier ministre empétré dans ses difficultés. Il nomme M. Rocard Premier ministre. En mai 1991, Edith Cresson lui succède, pour affronter une situation politique, économique et sociale difficile (scandales financiers, montée du chômage,); déconsidérée, elle est obligée de cèder la place en avril 1992 à Pierre Bérégovoy.
La victoire des partis de droite, en obligeant F.Mitterrand à nommer M.Balladur à la tête du gouvernement en 1993, est le reflet du malaise des dernières années secouées par des scandales qui ont fini par démolir l'image de marque déjà fragile des socialistes.
Atteint depuis longtemps d'un cancer, il continue à veiller
jalousement à ses prérogatives et remplit son mandat jusqu'au
bout.
Sa mort, saluée avec élégance par son successeur à
la Présidence de la République fut un moment de recueillement
national.
H Vessemont -Dernière mise à jour : 06 juillet 1997 -
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