Fils de Robert Jospin, militant socialiste, pacifiste et anticommuniste, Lionel Jospin milite, étudiant, contre la guerre d'Algérie. Entré à l'ENA en 1960, co-disciple de JP Chevénement, il choisit de faire carrière au Quai d'Orsay. Après 1968, il quitte la diplomatie pour enseigner l'économie à l'I.U.T d'Orsay.
Repéré par F.Mitterrand qui l'inclut dans son équipe d'experts, il se voit confier la responsabilité des relations avec le PCF, élément crucial de la stratégie mitterrandienne d'accession au pouvoir.
A l'élection de F.Mitterrand en 1981, il prend la direction du parti Socialiste. A ce poste, il accompagne la mutation du parti qui passe de force de l'opposition à un parti de gouvernement. Après la réélection de 1988, il devient le ministre de l'éducation du gouvernement Rocard. Son action est marquée par la relance de la construction d'université et la revalorisation du salaire des enseignants. Il quitte le gouvernement Bérégovoy en 1992, commençant une véritable traversée du désert pendant laquelle il se tient à l'écart de la vie politique.
Les élections présidentielles de 1995 le voient progressivement prendre l'étoffe d'un homme d'Etat. Après la défection de J.Delors, il s'impose comme candidat du Parti socialiste et recueille le plus de suffrage au premier tour, devançant les deux candidats gaullistes. Parvenant à se démarquer de l'image ternie des derniers temps du mandat de François Mitterrand, il s'incline au second tour mais est reconnu comme le chef de l'opposition.
Sa stratégie de rassemblement de la gauche permet de contrecarrer les espoirs présidentiels qui avaient motivé la dissolution - roulette russe - de mars 1997.
La victoire de la gauche plurielle (PS, Verts, PC) à ces législatives oblige le Pésident Chirac à inaugurer un nouveau genre de cohabitation, celle d'un président gaulliste très affaibli avec un gouvernement de gauche conduit par L.Jospin. Le rapport de force reste en faveur du premier Ministre, jusqu'à l'autone 2001 où il devient plus fragile mais ne s'écroule pas, contrairement aux deux expériences précédentes de cohabitation.
Il s'engage alors dans une campagne électorale sans surprise pour l'ensemble des citoyens qui semblent accepter ce second tour à l'avance. La dispersion des votes sur de multiples candidats à gauche, la satisfaction un peu aveuglée d'avoir bien gouverné et une date du scrutin située en pleines vacances de printemps, lui ont réduit spectaculairement une marge de manoeuvre surestimée. Le résultat du premier tour bouscule les schémas largement partagés par la majorité des français, Jospin est devancé de moins de 200000 voix par le candidat d'extrême droite. Renonçant dès lors à toute carrière politique, il ne donne qu'une consigne claire de s'opposer à l'extrèmisme sans toutefois appeler nominativement à voter Chirac.