Le Pen (Jean-Marie)
Homme politique français (1928).

Pupille de la nation, Jean Marie Le Pen s'illustre dans le milieu étudiant en présidant la corporation des étudiants en droit à l'université de Paris. Son anticommunisme virulent le pousse à se porter volontaire pour l'Indochine où l'armée utilise ses compétences de rédaction comme journaliste.
De retour en France, il rejoint les rangs poujadistes et se fait élire député en 1956. Il démissionne de son mandat la même année pour se réengager dans l'armée dans la lutte contre les indépendantistes ou son "efficacité psychologique" est utilisée dans les tortures systèmatiques opérés pendant la guerre d'Algérie.
Il traverse les années 60 en étant à le tête d'une maison d'édition, distribuant entre-autre les chants de guerre nazis. Il est condamné pour cela à cette époque. Candidat aux présidentielles de 1974, il ne recueille que 0,74% des voix, avec un programme xénophobe qui n'a pas changé depuis.
Les années 1980 lui sont bien plus favorables, débarrassé de tout soucis financier par de bienvenus héritages, il profite du désarroi d'électeurs déconfits par la victoire de François Mitterrand en 1981 pour s'autoproclamer comme seul représentant de la véritable droite.
Les municipales de 1983 lui permettent de sortir son parti, le Front National (F.N.), de la marginalité. Porté par les malheurs de la crise et exploitant le racisme, au moyen de provocations furtives et jouant de sous-entendus, afin de ne pas être condamné par les lois issues de l'expérience des années 30-40, il parvient à enraciner son mouvement d'extrême droite dans la politique française.
Avec 14,4% en 1988 et plus de 16% en 1995 il prétend désormais incarner la France et fait alors miroiter une alternative au désespoir pour les laissés pour compte du système.
Vieilli et convaincu de l'impossibilité pour lui d'accéder au pouvoir, il entre en conflit ouvert, en décembre 1998, avec son dauphin, Bruno Megret, qui, non seulement brigue la tête du mouvement d'extrème droite, mais se situe dans une stratégie visant à transformer le F.N. en parti de gouvernement. L'extrême-droite s'en retrouve affaiblie et n'atteind plus les scores qui permettaient d'en faire une menace, à la foi sur l'ensemble de l'opinion publique. Les partis de droite peuvent désormais afficher des positions rigides pour mordre sur cet électorat sans être accusés de faire le lit du fascisme.
C'est dans ce contexte qu'il s'engage dans les présidentielles de 2002. La campagne s'axant sur les problèmes de sécurité, l'apparition de candidats nationalistes et traditionalistes à gauche (Chevènement) comme à droite (Boutin) lui faisant plus écho que lui empruntant des voix, il se retrouve en seconde position du premier tour avec près de 17% des scrutins, créant la surprise en éliminant Lionel Jospin de la compétition et transformant Chirac en un rempart de la démocratie en France.
sa place de second créant la surprise, tout l'entre-deux tours voit l'électorat de gauche se manifester à son encontre. Il totalise un peu moins de 18% au second tour, rabaissant ses prétentions triomphalistes, face à Chirac, qui, lui, a endossé avec satisfaction le costume de gardien de la démocratie.


H.Vessemont -Dernière mise à jour- 9 mai - entre le deuxième et le troisième tour -2002-