ROCARD Michel
Homme politique français (1930)

Fils d'un des pères de la bombe atomique français, son engagement, encore étudiant contre la guerre d'Algérie l'amène à rejoindre le P.S.A. Devenu haut fonctionnaire aux finances, il prend la tête de ce mouvement devenu alors le P.S.U. Ce mouvement se démarque des autres partis de gauche, refusant les compromission d'une SFIO trop institutionnelle et le dirigisme du PCF. Michel Rocard incarne la"gauche américaine" dont le mot d'ordre est l'autogestion. Il est le représentant des aspirations de 1968 aux élections présidentielles de 1969.
Mis en minorité dans son parti, il quitte le PSU pour rejoindre le PS en 1974. L'échec de la gauche aux législatives de 1978 fait apparaître sa stratégie présidentielle où il se démarque par un certain refus de la langue de bois, "le parler vrai". Désormais, une lutte sourde s'engage entre F. Mitterrand, "l'archaïque" et lui. Candidat à la candidature en 1980, il est obligé de s'incliner devant le 1er secrétaire.
Après l'élection de 1981, il est nommé ministre du plan du gouvernement Mauroy puis ministre de l'agriculture du gouvernement Fabius. Cette période est marquée par de profondes tensions au sein du PS où s'affrontent, les leaders du parti. Le courant rocardien a toujours su cristalliser les autres socialistes contre lui. L'élection de 1988 voit se répéter le même scénario qu'en 1980.
F.Mitterrand réélu , voulant "lever l'hypothèque Rocard", l'appelle à la tête du gouvernement. Il y dénoue de façon honorable la crise calédonienne par un accord, confirmé par référendum, entre les deux factions, Caldoches et Canaques étant prêts à la guerre. La majorité relative des socialistes à l'assemblée nationale et une quasi-cohabitation avec le président rend sa primature difficile.
Il est démissionné en 1991, E.Cresson lui succédant. Il prend la tête du Parti Socialiste et devient le "Candidat virtuel" pour les prochaines présidentielles. Les élections législatives de 1993, et l'échec personnel aux européennes de 1994 l'écartent de son projet de candidature. Il est désormais cantonné dans un rôle secondaire au sein du PS. Son animosité envers F.Mitterrand est toujours vivace.


H.Vessemont -Dernière mise à jour : novembre 1998-