Cette crise des euromissiles marque profondément l'Allemagne. Outre
le fait majeur que ce territoire risque de devenir un champ de bataille
nucléaire, il marque un certain divorce entre les dirigeants, qui
acceptent, voire réclament l'installation des Pershing et des missiles
de croisière et une grande partie de l'opinion
publique se lance dans une contestation pacifiste très active.
Les deux Allemagnes sont touchées, par une réélle vague de fond, et on a tort de ne voir dans les manifestations de masse en RDA que des émanations d'un Mouvement de la Paix téléguidé par les communistes. Il s'organise, notamment autour de certains pasteurs protestants, une expression du pacifisme qui servira de point d'appui pour une contestation ultérieure du régime.
La RFA
connaît alors une période sombre où elle est sujette
à des manifestations impressionnantes, à un terrorisme violent
soutenu par l'Est et aux doutes suscités par la mise en chantier
des recherches américaines devant mener à la mise au point
d'une bombe à neutron dont elle sait qu'elle en serait l'un des
premier théâtre d'expérimentation. Cependant, la course
aux armements reprise par les américains essouffle une économie
des pays de l'Est qui n'arrivait pas à subvenir aux besoins de sa
population. L'arrivée au pouvoir de M.GORBATCHEV
en 1985 ne se traduit pas immédiatement par des changements, mais
à partir de 1987, une certaine détente est de retour et l'on
commence à détruire, des deux côtés, les missiles
qui menaçaient la paix en Europe.