BokassaJean Bedel
Militaire et homme politique africain (1903...).

Cet orphelin de père a fréquenté les écoles de missionnaires puis s'est engagé en 1939 dans l'armée française où il sert, après la défaite de 1940, dans les Forces Françaises Libres, participant, entre autre, au débarquement en Provence d'août 1944. Adjudant en 1950, il combat en Indochine et termine sa carrière dans l'armée française en 1961, avec le grade de capitaine.
Chargé alors d'organiser la jeune armée centrafricaine dès l'indépendance, Bokassa y est nommé en 1964, chef d'Etat-Major. Il s'empare du pouvoir le 31 décembre 1965, profitant de l'échec d'une tentative de coup d'Etat organisée par d'autres militaires.
Le gouvernement qu'il établit alors en Centrafrique, est dès lors marqué par les foucades d'un Chef d'Etat qui ne remit jamais en cause les liens "prilivégiés" entre la France et son ancienne colonie.
Maréchal, puis président à vie, son couronnement, en tant qu'Empereur de Centrafrique, marque le summum d'une pratique du pouvoir mégalomaniaque et autoritaire, regardée avec une certaine complaisance par les dirigeants français dont Bokassa se sent familier ( De Gaulle "Papa", Giscard d'Estaing "Mon Cousin")
Sa démesure a pourtant lassé. Il est renversé, le 21 septembre 1979, par l'armée française. Son successeur, arrivant dans le même avion militaire que les troupes françaises de l'opération Barracuda, rétablit la République.
L'ancien Empereur est alors au centre d'une vive polémique qui porte préjudice au Président Giscard d'Estaing, compromis, dans l'affaire des diamants de Bokassa, par les largesses de son ancien protégé.
Exilé à Abidjan puis en France, il revient en Centrafrique en 1986 où il est condamné à mort à la suite d'un procès tenu en 1988. Gracié, il s'éteint en 1996, rappelant un épisode peu glorieux de la politique française en Afrique.


H Vessemont -Dernière mise à jour juin 1998-