Le signal est donné par la Hongrie, qui, au printemps 1989, décide d'ouvrir sa frontière avec l'Autriche voisine. Pendant tout l'été, les allemands de l'Est qui prenaient habituellement leur vacances dans les démocraties populaires voisines, profitent des cette libéralisation générale pour affluer dans les ambassades, de la RFA transformées rapidement en de gigantesques camps de réfugiés. pendant tout l'été, les médias ouest-allemands répercutent ce phénomène, informant aussi les orientaux. En plus des masses de fuyards, le gouvernement Est-allemand d'E. HONECKER, rencontre une opposition qui s'organise et s'exprime par des manifestations, à Leipzig et dans les autres villes. Enfin, invité aux cérémonies fêtant le quarantième anniversaire de la formation de la RDA, en octobre 1989, Michaël GORBATCHEV, en déclarant que ceux qui ne sauraient évoluer doivent disparaître, désavoue implicitement son hôte qui n'envisage aucunement de dévier de la dictature du parti unique. On peut dire que le changement "Die Wende" qui s'est opéré en Allemagne de l'Est en 1989 doit autant à la force et à la volonté des allemands qu'à la bienveillance des soviétiques, qui sont allés jusqu'à intercepter les troupes de police ayant reçu l'ordre de réprimer par tous les moyens les manifestations de Leipzig le. 9 Octobre 1989. Le parti communiste est alors balayé par les événements, sa tentative de modernisation, par le remplacement d'Honnecker par Egon Krentz, n'endigue pas la pression de la rue. Après une manifestation monstre le 4 novembre à Berlin, le régime est-allemand se voit contraint à autoriser l'ouverture des frontières s le soir du 9 novembre.
Si elle apaise les tensions, cette solution accélère le démantèlement et la désorganisation de la RDA, en novembre , plus de 2000 personnes quittent le pays chaque jour . Le débat de la campagne électorale pour les premières élections législatives libres en Allemagne de l'Est est centré sur le thème de la réunification. Le Chancelier E.KOHL soutient le CDU-Est en appuyant ses argument de la promesse de la parité des deux monnaies. Le succès de ce parti signifie que les électeurs veulent intégrer l'Allemagne fédérale. L'image du fragile Lothar de MAIZIERE, nouveau chef du gouvernement de la RDA aux côtés du massif Chancelier KOHL illustre bien le rapport de force nouveau qui est en train de s'instaurer dans l'Allemagne.
La réunification en marche ne peut laisser le monde indifférent, des craintes ressurgissent dans les pays voisins. Les deux superpuissances ont aussi leurs intérêt à défendre. Et l'on peut dire que la solution négociée entre les deux Allemagnes pour obtenir l'accord des quatre puissances garantes du statut de l'Allemagne (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, URSS) en vue de la réunification est l'exemple même de la fin de la guerre froide. La reconnaissance officielle de la frontière orientale sur la ligne Oder-Neise ainsi que le vote du Bundestag déclarant que l'unité allemande est achevée, permet d'obtenir l'accord des polonais représentés par les soviétiques. L'URSS retire ses troupes dans un délais de quatre ou cinq ans, en échange, elle reçoit plus de 13 milliard de DM destinés à la construction de logements pour les militaires déplacés et à payer leurs frais d'entretien et de transport . Les Etats-Unis sont eux aussi gagnants, puisque la RFA reste dans l'OTAN. Les tractations n'ont pas joué d'un bloc à l'autre, se sont les représentants de l'Allemagne qui ont négocié les conditions de l'accord en vue de la réunification avec les quatre puissances tutélaires . Après la signature de cet accord par les "4+2", le 17 juillet 1990, rien ne s'oppose alors au choix que font les députés des deux pays pour rendre l'unification effective le 3 octobre. La décision que Berlin redevienne la capitale de l'Allemagne parachève la réunification.